Par
l est des débats qui agitent le paysage économique depuis plusieurs décennies et qui ne semblent jamais perdre en vigueur. L’un de ceux auxquels les Français se livrent avec passion porte sur le rapport «animé» que la France entretient avec ses entrepreneurs. Attisé régulièrement par des projets de réformes, portés à droite comme à gauche, il a atteint ces dernières années des sommets de tensions, conséquences mécaniques de la crise économique.
Dans une société portée par une croissance forte et soutenue, les termes du débat étaient relativement simples et pouvaient être résumés par la célèbre phrase énoncée en 1962 par le prix Nobel d’économie Milton Friedman : «the business of business is business». D’un côté, l’entreprise avait pour unique fonction de créer de la richesse. De l’autre, l’Etat avait pour mission de redistribuer ces richesses et garantir ainsi la pérennité du pacte social. Seulement, ces frontières se sont fissurées sous les effets de la crise. Autrefois étrangers l’un à l’autre, l’entreprise compte aujourd’hui sur le soutien de l’Etat pour l’aider à surmonter ses difficultés, pendant que ce dernier lui demande de participer pleinement à l’effort national. Ce rapprochement, qui leur est imposé par les circonstances, les pousse ainsi à trouver un vocabulaire commun leur permettant de dialoguer sereinement. Il semblerait que l’entreprise sociale le maîtrise déjà.
Est entrepreneur social celui ou celle qui place son impact social et environnemental à niveau égal ou supérieur à sa performance économique.